Comment les sciences humaines et sociales se saisissent-elles de l'intelligence artificielle?
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Publié le 24 mai 2022
–
Mis à jour le 14 février 2023
Date(s)
le 10 juin 2022
Lieu(x)
Campus Saint Jean d'Angely, En ligne
En présentiel: salle de conférence 031 rez-de-chaussée - bâtiment recherche SJA3
infos accès SJA3
En visio-conférence
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En visio-conférence
10/06/2022. La journée d’étude IA et SHS est organisée par l’Axe 2 – Technologies Numériques, Communautés et Usages de la Maison des Sciences de l’Homme et de la Société Sud-Est (MSHS).
Contact organisateur: jean-sebastien.vayre@univ-cotedazur.fr
À la suite du mouvement big data qui s’est développé depuis la fin des années deux milles, un regain d’intérêt pour l’Intelligence Artificielle (IA ; Cardon, 2015) est patent aujourd’hui. Cette attention croissante est également liée à un imaginaire technologique qui draine dans son sillage une promesse de progrès, tempérée par la crainte de sociétés plus impersonnelles. D’un côté, les acteurs économiques et politiques sont conduits à s’allier pour encourager la diffusion des applications technologiques issues de ce domaine scientifique (Vayre, 2016). D’un autre côté, les spécialistes des Sciences Humaines et Sociales (SHS) sont, quant à eux, amenés à redécouvrir un objet de recherche qui, globalement et sur le plan historique, les a finalement assez peu intéressés (Kirtchik, 2019). De telle sorte qu’à l’heure actuelle, les jeunes chercheurs en SHS peuvent parfois éprouver une certaine peine à saisir cet objet qui peut même leur apparaître, à tort, comme plutôt nouveau (cf. Jaton, 2019). Si ce sentiment ne reflète pas la réalité, il n’en reste pas moins qu’il indique la complexité que l’on peut rencontrer à identifier et à comprendre la diversité des études que les spécialistes des SHS ont réalisé sur le thème de l’IA. Autrement dit, l'IA, objet lui-même fuyant et pluriel, peut être abordée sous différents prismes, c’est-à-dire à l’aide d’approches méthodologiques, théoriques voire pratiques forts variées. Cette difficulté de repérage et de clarté est selon nous aussi due au fait qu’il existe encore peu de travaux ayant pour finalité de rendre compte des diverses façons dont les SHS peuvent (se) saisir (de) l’IA. Cette journée d’étude vise à combler ce manque. Pour ce faire, elle abordera trois grandes façons, pour les SHS, d’étudier l’IA. Plus exactement, la première partie de la journée portera sur la manière dont les SHS peuvent étudier et/ou contribuer au développement de la discipline scientifique que constitue l’IA, notamment sur le plan épistémologique. Il s’agira, entre autres, de chercher à comprendre comment les spécialistes de l’IA et ceux des SHS peuvent participer à décrire, à questionner et/ou à faire exister des représentations abstraites de l’intelligence qui sont plus ou moins cohérentes entre elles (cf. Axe 1: L’enquête épistémologique; e.g., Cardon, Cointet, & Mazières, 2018; Dreyfus, 1972; Olazaran,1996; Searle,1984; Wittgenstein,1922 ; Woolgar, 1985). La deuxième partie traitera de la façon dont les SHS peuvent observer et analyser les interactions que les hommes entretiennent avec les technologies issues de l’IA, c’est-à-dire la manière dont ces derniers les fabriquent, les implémentent au sein de leurs organisations et/ou les utilisent pour conduire leurs activités quotidiennes (cf. Axe 2: L’enquête interactionniste; e.g., Dubey, 2014; Freyssenet, 1990; Gras, 1994; Vayre, Delpech, Dufresne, & Lemercier, 2017; Velkovska & Beaudouin, 2014). Et la troisième partie aura pour objet de montrer comment les SHS peuvent examiner et évaluer, sur le plan macrosocial, comment la diffusion des technologies d’intelligence artificielle participe à redéfinir les rapports sociaux, et plus particulièrement ceux qui concernent la production et la distribution des biens et des services (cf. Axe 3: L’enquête structurelle; e.g., Acemoglu & Restrepo, 2019 ; Casilli, 2019 ; Ferguson, à paraître ; Frey & Osborne, 2013).
Affiche et programme de la journée:
Entrée libre mais inscription obligatoire: mshs.communication@univ-cotedazur.fr
À la suite du mouvement big data qui s’est développé depuis la fin des années deux milles, un regain d’intérêt pour l’Intelligence Artificielle (IA ; Cardon, 2015) est patent aujourd’hui. Cette attention croissante est également liée à un imaginaire technologique qui draine dans son sillage une promesse de progrès, tempérée par la crainte de sociétés plus impersonnelles. D’un côté, les acteurs économiques et politiques sont conduits à s’allier pour encourager la diffusion des applications technologiques issues de ce domaine scientifique (Vayre, 2016). D’un autre côté, les spécialistes des Sciences Humaines et Sociales (SHS) sont, quant à eux, amenés à redécouvrir un objet de recherche qui, globalement et sur le plan historique, les a finalement assez peu intéressés (Kirtchik, 2019). De telle sorte qu’à l’heure actuelle, les jeunes chercheurs en SHS peuvent parfois éprouver une certaine peine à saisir cet objet qui peut même leur apparaître, à tort, comme plutôt nouveau (cf. Jaton, 2019). Si ce sentiment ne reflète pas la réalité, il n’en reste pas moins qu’il indique la complexité que l’on peut rencontrer à identifier et à comprendre la diversité des études que les spécialistes des SHS ont réalisé sur le thème de l’IA. Autrement dit, l'IA, objet lui-même fuyant et pluriel, peut être abordée sous différents prismes, c’est-à-dire à l’aide d’approches méthodologiques, théoriques voire pratiques forts variées. Cette difficulté de repérage et de clarté est selon nous aussi due au fait qu’il existe encore peu de travaux ayant pour finalité de rendre compte des diverses façons dont les SHS peuvent (se) saisir (de) l’IA. Cette journée d’étude vise à combler ce manque. Pour ce faire, elle abordera trois grandes façons, pour les SHS, d’étudier l’IA. Plus exactement, la première partie de la journée portera sur la manière dont les SHS peuvent étudier et/ou contribuer au développement de la discipline scientifique que constitue l’IA, notamment sur le plan épistémologique. Il s’agira, entre autres, de chercher à comprendre comment les spécialistes de l’IA et ceux des SHS peuvent participer à décrire, à questionner et/ou à faire exister des représentations abstraites de l’intelligence qui sont plus ou moins cohérentes entre elles (cf. Axe 1: L’enquête épistémologique; e.g., Cardon, Cointet, & Mazières, 2018; Dreyfus, 1972; Olazaran,1996; Searle,1984; Wittgenstein,1922 ; Woolgar, 1985). La deuxième partie traitera de la façon dont les SHS peuvent observer et analyser les interactions que les hommes entretiennent avec les technologies issues de l’IA, c’est-à-dire la manière dont ces derniers les fabriquent, les implémentent au sein de leurs organisations et/ou les utilisent pour conduire leurs activités quotidiennes (cf. Axe 2: L’enquête interactionniste; e.g., Dubey, 2014; Freyssenet, 1990; Gras, 1994; Vayre, Delpech, Dufresne, & Lemercier, 2017; Velkovska & Beaudouin, 2014). Et la troisième partie aura pour objet de montrer comment les SHS peuvent examiner et évaluer, sur le plan macrosocial, comment la diffusion des technologies d’intelligence artificielle participe à redéfinir les rapports sociaux, et plus particulièrement ceux qui concernent la production et la distribution des biens et des services (cf. Axe 3: L’enquête structurelle; e.g., Acemoglu & Restrepo, 2019 ; Casilli, 2019 ; Ferguson, à paraître ; Frey & Osborne, 2013).
Affiche et programme de la journée:
Entrée libre mais inscription obligatoire: mshs.communication@univ-cotedazur.fr